L’influence mode peut-elle être responsable ?

De nos jours, le nombre de personnes dites « influenceurs » et  « influenceuses » ne cesse de croître. Aussi, il est désormais impossible d’ignorer le rôle joué par les créateurs de contenu sur la consommation de biens et services. En effet, d’après une étude du marché de l’influence, 80% des consommateurs ont déjà fait un achat suite aux recommendations d’un.e créateur.ice de contenu. Or, face à un chiffre si élevé et sur un blog traitant de la mode responsable, il est plutôt logique de s’interroger sur les conséquences de ce rôle de l’influence – plus particulièrement mode – sur l’environnement.

Ethique + Esthétique = mode responsable

Des créateurs de contenu de mode en décalage ?

Si nous nous plaçons quelques années en arrière p’tit pote, il était courant de suivre des créateurs de contenu proposant des hauls à foison. Souvent avec des pièces venant d’enseignes de fast fashion. D’ailleurs, c’était ce que la plupart d’entre nous recherchions à ce moment là : des bons plans peu onéreux pour suivre les tendances sans se ruiner. Or, de nos jours, les mentalités ont changé et la prise de conscience de la situation environnementale et des effets de l’industrie de la mode sur celle-ci est de plus en plus importante.

L’influence « fast fashion » encore acceptable ?

Maintenant, il semble presque déplacé d’en rester à cette logique de sur-consommation des tendances à bas prix en faisant fie des répercutions sur la planète. Évidemment, la fast-fashion made in China ou made in Bangladesh reste la plus accessible pour les personnes aux plus petits budgets. D’ailleurs, c’est ce qui permet à un tel contenu de conserver son succès. (Même si la seconde main l’égale souvent en terme de coûts). Néanmoins, de plus en plus de consommateurs se rendent compte du caractère limite ostentatoire de telles recommendations. Nous avons tous en tête les hauls SHEIN – coucou les sacs plastiques à foison et l’empreinte carbone pour des vêtements confectionnés par des employés exploités. Je suis interpellée de la même manière quand je vois encore des personnes proposer plus que régulièrement des hauls Boohoo, H&M, Zara ou que sais-je. Et là je me dis : avec autant d’audience, comment est-ce possible de continuer à encourager les consommateurs à financer de tels pollueur. Le tout saupoudré, bien sûr, de codes promos systématiques sur des prix déjà dérisoires. Du coup les codes promos sont aussi retranchés des salaires des pauvres personnes/enfants à l’autre bout du monde ?

Image Pinterest

Une bulle qu’il faudrait éclater ?

Attention, je ne veux pas qu’il y ait incompréhension. Je ne veux pas donner l’impression de juger les consommateurs qui voient midi à leur porte avec ce type de produits. Toutefois, avouons que les options accessibles sont de plus en plus nombreuses ET TENDANCES de nos jours dans la mode responsable. En plus, les créateurs de contenu choisissant le côté obscur de la force – aka la fast fashion – ont souvent les moyens de préconiser la mode éthique. Dès lors, les sortir de cette bulle de la mode de masse pourrait permettre d’ouvrir un plus grand nombre d’abonnés – donc de consommateurs – à la mode responsable. En effet, je pense que l’influence non responsable est aujourd’hui enfermée dans une bulle hors du temps et des considérations environnementales. Vraisemblablement, une bulle qui n’est pas sur notre planète – cette dernière n’étant pas non plus celle des consommateurs qui suivent leurs recommandations. Une bulle qui sera alors épargnée par le réchauffement climatique auquel nous assistons tous, pourtant. Peut-être que pour certains, il s’agit en fait d’une bulle faite de petits billets plus nombreux dans la fast fashion qu’ils recommandent que dans la mode responsable. En effet, la plupart des marques de mode responsable sont parfois des petites marques qui ne peuvent pas immédiatement se permettre le budget de l’influence…

« Non » à la mode responsable, « oui » à un style éco-responsable

Les clés d’une influence mode plus responsable

Et s’il était possible de se servir de l’influence pour proposer d’autres alternatives à la consommation de mode de masse. Bien sûr, c’est déjà ce que nous essayons de faire ensemble p’tit pote, sur ce blog, sur Instagram et même sur Youtube. En effet, nous nous classons par ici dans la catégorie des « nano influenceurs », tout de même suivi par 82% des consommateurs. Par chance, c’est une catégorie qui est probablement composée de nombreuses personnes à se tourner vers la mode responsable. Mais alors, comment les plus gros créateurs de contenu pourraient eux aussi proposer une alternative plus éthique ?

Changer de fusil d’épaule

En réalité, les exemples de créateurs de contenu qui change du tout au tout la dynamique de leur compte existent au sein des plus suivis. Même si leur nombre reste réduit, il croît progressivement. Nous pouvons notamment penser à Enjoy Phoenix qui a entre autres décidé d’arrêter de recevoir trop de produits ou de stopper les collaborations avec les marques qui ne correspondaient plus à sa façon de voir. Si, à une certaine époque, ce  « virage » semblait risqué, aujourd’hui je ne pense pas qu’il serait accueilli avec autant de réticence qu’avant. En effet, au sein des consommateurs, la prise de conscience est progressive. Dès lors, la prise de parole de personnes  « d’influence » sur une consommation plus éthique permettrait certainement de rendre la mode responsable plus attrayante et populaire.

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Diversifier le contenu

Toutefois, un changement si  « radical » peut sembler risqué pour certains et il n’est pas viable dans la vraie vie. En effet, l’accès à une consommation de mode responsable se fait progressivement. Dès lors, l’intégration de partenariats avec des marques éthiques pourrait être progressive. Cela pourrait être une alternative qui ne serait plus passée sous silence par les créateurs de contenu qui provoquent une forte consommation de vêtements. Par exemple, la seconde main pourrait être une autre option face aux produits de fast fashion proposés. Progressivement, cela la dédiaboliserait car, malgré une part de marché en constante augmentation dans la mode, elle laisse encore trop de personnes réticentes sur son chemin. Des vêtements déjà portés, sales, vieillots, les a priori sur la seconde main subsistent et la composition de looks tendances par des créateurs de contenu pourrait permettre de convaincre les derniers sceptiques. De plus, les avantages de cette alternative éthique et accessible de la mode responsable sont nombreux : diminution du gaspillage et des déchets, économies pour le consommateur ou encore absence de l’utilisation de nouvelles ressources.

Fabrication éthique, production éco-responsable & consommation réduite – slow fashion

Pratiquer le outfit repeating

L’oufit repeating c’est quoi ? C’est le fait de porter plusieurs fois le même vêtement. En d’autres termes, faire ce que tout être humain évoluant dans la vraie vie fait, contrairement à ce que les créateurs de contenu de mode fast fashion tendent à nous faire croire. Non, un vêtement n’est pas fait pour être porté une seule fois avant d’être oublié dans son placard. Néanmoins, ce qui est vu sur les réseaux reste une source d’influence, même inconsciente, qui pousse le spectateur à toujours avoir de nouvelles pièces pour ne pas montrer les mêmes. Du coup, les dépenses s’accumulant, il est plus simple et économique de se tourner vers la fast fashion. Surtout face aux influenceurs.ceuses qui font un haul, une photo et un reel avec un vêtement de mauvaise qualité avant qu’il tombe aux oubliettes ; je caricature à peine. Or, si les créateurs de contenu montraient sans honte que c’est normal de remettre un vêtement – si ceci était clairement montré avec du contenu – le consommateur arrêterait peut-être de vouloir imiter cette sur-consommation. Aussi, rappelons que le créateur de contenu fast fashion qui a de nombreux abonnés reçoit beaucoup de vêtements gratuitement. Il est ainsi payé pour tous les montrer, une seule apparition étant suffisante. Par contre, ce n’est pas le cas des presque 8 milliards d’êtres humains peuplant notre planète qui s’essouffle.

Le vêtement le plus éco-responsable est celui qui est déjà dans notre garde-robe

Partager des chiffres qui sensibilisent

Enfin, ne pas faire l’impasse sur des chiffres concernant l’écologie et l’état de la planète peut aussi être un pas. Sensibiliser l’audience aux enjeux environnementaux actuels a plus de portée pour un créateur de contenu qui a énormément d’abonnés qui lui font confiance pour ne serait-ce que leur façon de consommer. Toutefois, d’après moi, un tel partage aurait des limites si la prise de conscience des créateurs de contenu ne progresse pas et, qu’à côté, une consommation exclusive de fast fashion de leur part perdure.

Défilé Jeremy Scott, Printemps-Été 2011

En résumé

Finalement, bien sûr que je pense que l’influence peut être responsable ! Je veux dire… Qu’essayons nous de faire par ici ? (Même si je ne considère pas trop que je suis influenceuse, haha). Mais, puisque les consommateurs ont de plus en plus tendance à se fier à la création de contenu, pourquoi ne pas mettre cette exposition à bon escient ? Étant donné le nombre de personnes qui suivent les « influenceurs » et « influenceuses », je pense qu’il est grand temps que le contenu des personnes spécialisées dans la fast fashion se diversifient. Surtout face à l’urgence climatique et à l’impact indéniable de l’industrie de la mode sur l’environnement. Entre autres faits : 2% d’émission de gaz à effet de serre, utilisation de près de 4% des ressources en eau potable, responsable à hauteur de 20% de la pollution des eaux dans le monde, utilisation de pesticides, etc. Dès lors, les clés pour préconiser une consommation plus responsable sont nombreuses et il est temps de changer la vision des consommateurs : la mode éthique n’est pas forcément onéreuse. En effet, des nouveaux créateurs prônent l’accessibilité et la seconde main existe. Donc, la question n’est pas de savoir si d’un point de vue matériel l’influence peut devenir responsable avec les moyens, les informations et les alternatives à notre disposition. La question est peut-être plutôt de savoir si l’influence responsable semble assez rentable pour les grands noms de l’influence, ces personnes les plus écoutées par le consommateur. Qu’en penses-tu p’tit pote ? N’hésite pas à me partager ton avis en commentaires !

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