Cela fait depuis la fin du mois de juillet que je n’ai vraiment rien acheté de neuf (high five avec moi-même). Après un tri dans mon dressing et une longue réflexion, j’ai décidé de changer ma façon de consommer la mode. Parmi les alternatives s’offrant à moi : la seconde main ! Le marché de seconde main, ou marché d’occasion permet de réutiliser les articles que d’autres personnes ne veulent plus, plutôt que de les laisser à un avenir incertain en les ajoutant aux tonnes de vêtements annuellement jetés. Que l’article soit une occasion récente ou vintage, une nouvelle vie est offerte aux objets sauvés du gaspillage de la mode. C’est une aubaine écologique, économique, mais aussi un moyen de trouver des pépites à moindre coût – la plupart du temps (si l’on fait fit pour l’instant des côtes de certains produits dans les ventes d’occasions).
Où shopper la seconde main ?
Pour trouver son bonheur en seconde main, il existe plusieurs alternatives, qu’il s’agisse de friperies, de dépôts-ventes ou de sites internet. J’avoue préférer les sites internet de ventes d’occasions pour un soucis d’accessibilité, même s’il y a quelques magasins de dépôt-vente que j’affectionne tout particulièrement. En effet, ce que j’aime dans la seconde main, c’est guetter les occasions ; ce qui est plus simple à faire sur un site internet, où il est possible de se connecter plusieurs fois par semaine (ok, par jour parfois), qu’en boutique. En plus, sur la plupart des sites internet de ventes d’occasions que je fréquente (assidûment), il est possible de mettre une alerte lorsque vous recherchez une pièce en particulier, alors que le dépôt-vente et les friperies sont plus synonymes de recherches longues et de coups de chance à l’instant où vous souhaiter vous y déplacer.
La seconde main et ses multiples avantages
D’abord, il faut savoir qu’acheter d’occasion, ce n’est pas forcément acheter quelque chose de « daté ». Il est possible de trouver d’occasion des pièces totalement tendances, même si elles sont vintages. En effet, les modes actuelles puisant dans les modes passées, les rééditions sont courantes et permettent d’être « tendance » en vintage. Les exemples sont multiples. Il y a eu le Saddle bag de Dior, créé en 1999 par John Galliano et très en vogue dans les années 2000 ; il fait son grand come-back depuis 2019. Il y a aussi des pièces comme le Lady Dior de Dior ou les sacs Classic, Timeless et 2.55 de Chanel, qui sont une constante pour ces marques en restant toujours autant demandés. Ils font l’objet d’une augmentation annuelle à l’achat neuf et peuvent être trouvés à des prix moins agressifs en version vintage (pièces pour lesquelles des côtes s’appliquent, justement, en fonction de plusieurs facteurs).
En plus, l’occasion n’étant pas forcément vintage, il est possible de trouver sur son marché des pièces qui sont en ce moment même en magasins. En effet, certaines personnes achètent des articles et, constatant qu’ils ne leur vont pas, les mettent en vente pour s’en débarrasser ; il y a aussi les personnes qui font régulièrement des tris dans leur dressing. Cela permet d’acquérir des pièces actuelles, qu’on peut trouver trop chères à l’achat en magasin, pour un coût inférieur. Qui plus est, il est aussi parfois possible de trouver sur le marché de l’occasion des articles plutôt actuels qui sont introuvables au moment où vous les recherchez. Il suffit de créer une alerte sur les sites d’occasions (où cela est possible) ou de les écumer à la recherche de cette pépite qu’on a en tête, mais qui n’est plus disponible, soit car elle est victime de son succès, soit parce qu’on s’est réveillé un peu tard pour la shopper. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je préfère le shopping de seconde main en ligne.
Enfin, on peut trouver des dévaluations de prix pour des collections de prêt-à-porter de marques plutôt onéreuses, lorsque l’article vendu est d’une collection ancienne ou est passée plus ou moins inaperçue au moment de sa sortie. Ceci ne veut pas néanmoins dire qu’on semblerait hors sujet avec ces vêtements – si tant est qu’il y a un sujet en matière de mode puisque l’important est de se sentir dans son élément et dans son style propre. Certaines anciennes collections regorgent de basiques aux formes, aux matières et aux couleurs toujours actuelles, et même intemporelles. Il est alors possible de trouver des pièces rares, uniques et qu’on aimera porter longtemps et tous les jours, en étant fière de constater qu’elles ressemblent à des pièces actuelles vendues beaucoup chères que ce qu’on vient de dépenser pour cette magnifique occasion.
En résumé, le marché de seconde main c’est surtout un vivier de bonnes affaires. Et je ne vous ai même pas parlé du geste écologique fait avec un achat d’occasion, surtout quand on sait qu’une personne jette 40 kg de vêtements par an et que l’industrie de la confection de mode reste une des industrie les plus polluantes sur la planète (elle pourrait être « la deuxième derrière l’industrie pétrolière »). Attention, néanmoins, à ne pas se faire avoir par certains aspects contraignants de l’achat en seconde main.
La seconde main et ses pièges
La seconde main, c’est une bonne opportunité pour faire des économies et trouver des articles parfois introuvables ailleurs. Par contre, pour vivre son expérience shopping d’occasion de manière optimale, il y a des aspects négatifs à prendre en compte. Le premier, et pas des moindres, s’applique surtout pour l’achat de seconde main qui ne se fait pas de manière physique, mais plutôt virtuelle. En effet, avec cette méthode d’achat, malgré les nombreux avantages que je lui trouve, reste tout de même l’inconvénient de ne pas pouvoir essayer l’article d’occasion sur lequel on jette son dévolu. Il est alors rare d’avoir le droit à l’erreur au niveau de la taille de l’article choisi lorsqu’il s’agit d’un vêtement ou d’une paire de chaussures. C’est pourquoi, je pense qu’il ne faut pas hésiter à prendre le temps de poser toutes les questions nécessaires au vendeur avant l’achat. Peu importe si on passe pour la relou de service, il faut veiller à demander au minimum : les différentes mesures de la pièce, des photos supplémentaires (très utiles aussi lorsqu’on achète de la maroquinerie dont on veut vérifier l’authenticité), des photos de l’article porté, si c’est possible, ou même des informations sur la personne ayant utilisé l’article et comment il lui va (même si ça a l’air indiscret ces comparaisons sont parfois utiles pour éviter la catastrophe). Mieux vaut être généreux en question pour ne pas se retrouver avec un article qui ne va pas du tout une fois reçu, car les retours sont, la plupart du temps, impossibles ; même si parfois le service clients peut être au top et qu’il peut y avoir une erreur de la part du vendeur prouvée (aussi rare qu’une poule avec des dents, surtout sur Vinted). Sincèrement, qui a envie de risquer de se retrouver avec un article qui ne va pas sur les bras, qu’il va falloir essayer de revendre sans perdre trop d’argent ?
Ensuite, il est vrai que l’on peut trouver des articles actuels en rupture de stock sur le marché de l’occasion. Mais, attention toutefois au système de côte et de surenchère des prix quand l’article devient très (trop) prisé. En effet, qu’il s’agisse d’une pièce luxe ou non, il arrive que les gens profitent de la hype et de l’impossibilité de trouver un article en magasin pour faire gonfler les prix. Et oui, ceci n’est pas seulement valable pour les pièces de marques de luxe, puisque des pièces de fast fashion ou même des cadeaux donnés avec un magazine ou un achat peuvent devenir une mine d’or à notre détriment. Je pense, par exemple, à un des derniers cadeaux en édition limitée vendu avec le magazine Vogue France. Il s’agissait d’un tee-shirt en collaboration avec la marque Jacquemus. En achetant le magazine avec le tee-shirt, cela revenait à environ 6 euros. Mais, cette version du Vogue s’est vendue tellement vite à cause du tee-shirt, que les reventes de ce dernier sur les sites d’occasions ont atteint des sommes allant jusqu’à 90 euros, pour une qualité moindre qu’un tee-shirt vendu environ 110 euros chez Jacquemus. On a également le cas de figure avec certaines paires de chaussures chez Zara, qui se vendent vite, soit parce qu’une créatrice de contenu en a parlé, soit parce qu’elle est apparue dans un magazine, et, dans ce cas, nombreux sont ceux qui arrivent à les revendre neuves à un prix légèrement supérieur au prix d’achat en magasin. Bien sûr, ce cas de figure est largement répandu pour les articles de luxe. En ce moment, je peux vous citer les combat boots Bottega Veneta qui sont en vente à un prix de 1100 euros en boutique (ce qui est déjà hallucinant), mais qui sont devenues très vite difficiles à trouver. Cela les rend intéressantes pour le vendeur d’occasions qui va faire gonfler son prix, puisque j’en ai vu allant jusqu’à 1600 euros.
Enfin, je voudrais vous parler du problème de défaut d’authenticité de certains articles revendus d’occasion, même si, en général, des contrôles assez assidus sont fait avant la mise en vente (il faut quand même rester vigilant). Toutefois, il existe des plateformes en ligne de revente qui n’effectuent quasi aucun contrôle (oui, Vinted), c’est pourquoi y acheter certains articles est parfois dangereux, quoi que le site propose en terme de service après vente. Néanmoins, lorsqu’on a le sentiment d’être tombée sur une pépite sur une plateforme de ce genre, il faut de nouveau ne pas être avare en questions, demander des photos supplémentaires et faire des recherches approfondies sur les signes d’authenticité de chaque article. Tout cela pour être sûr à 70% seulement que l’article risque d’être authentique. Mais, ne nous voilons pas la face, un article de luxe comme un Classic de chez Chanel, même vintage, en dessous de 900 euros est une chose plutôt inexistante et, donc, très louche.
Ainsi, il y a, certes, quelques entourloupes à éviter lorsqu’on achète des vêtements d’occasion, mais lorsqu’on connaît leur existence le jeu en vaut la chandelle. La clé, c’est de poser un maximum de questions et de demander un maximum de photos, car, en général, un vendeur de bonne foi sera totalement disponible.
Mes adresses de seconde main préférées (liens clickables)
La Frange à l’envers : 81 rue Saint Maur, 75011
Louise Paris : 10 rue de Lancry, 75010
Personal seller Paris : Corner aux Galeries Lafayette Champs Elysées, 60 avenue des Champs Elysées, 75008
La seconde main est une réelle aubaine, puisque c’est un bon moyen d’acheter des pièces à un prix raisonnable, quand elles coûtaient plutôt cher neuves. J’adore ce moyen de faire des économies, tout en limitant mon impact écologique, en permettant de prolonger la durée de vie des articles de mode trouvés. C’est d’ailleurs dans ce sens que va toute ma consommation de mode, depuis le confinement et le tri de mes vêtements. C’est pour cela que j’ai commencé à m’intéresser aux services de location de vêtements. D’abord avec Frida, dont je vous parle dans un précédent article, mais aussi avec Une Robe, un soir, dont je tiens à vous parler dans un prochain article. Dans tous les cas, n’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de l’achat d’articles d’occasion et, si, vous aussi vous y trouvez des pépites !